PRESSE
Hélène Lee • Libération • 15 avril 2001 - World
...Dans la jungle foisonnante des rencontres transmusicales fleurit parfois une fleur étrange, comme cet Andouma, trio piano-percussions-voix totalement hors normes. Là où un Manu Dibango ou un Ray Lema auraient employé toute leur science à rendre la couture invisible entre les différents apports, la pianiste Lydia Domancich gambade sans états d’âme entre ragtime et Debussy, laissant la chanteuse guinéenne Aïssata Kouyaté faire le grand écart pour la suivre. Quand celle-ci y parvient le résultat est saisissant. Aïssata incurve sa voix de griotte pour lui faire épouser ces harmonies d’un autre monde, et la légère souffrance qu’elle en éprouve donne à la musique une qualité d’émotion inattendue.
A leurs côtés, le percussionniste Pierre Marcault emmène ses bougarabous et ses djembés sur une trajectoire vigoureuse et gaie, presque indépendante, en témoin au dialogue des deux femmes tour à tour ombre et lumière, harmonie et désaccord, étreinte et combat. La fraîcheur de leur échange rachète ses côtés maladroits : est-on adroit quand une nouvelle émotion nous submerge?
Denis-Constant Martin • Politis - juillet 2001
... Leur disque est superbe : il possède la fraîcheur des fleurs nouvellement écloses et les fragrances des corolles qu’une longue patience a cajolées de greffes en greffes.
L'émotion qui en sourd vient de tout ce qu’on ressent sans l’entendre directement : le respect de l’autre, et de ce qu’il porte de plus profond ; projet explicite de rechercher un équilibre fécond entre la dynamique des rythmes de la forêt ouest-africaine, la subtilité harmonique des musiques européennes du XXe siècle et la complexité d’une voix au timbre riche qui s’épanouit dans la broderie. Andouma est une jolie preuve que, aujourd’hui encore, les musiques peuvent se mêler, que le jazz, métis sonore s’il en est, demeure bien souvent le liant de ces mélanges mais que... l’émotion ne naît que dans la fréquentation patiente et le respect de l’autre.
Yves Jaeglé • Le Parisien 11 mai 2001
Le trio présente ce soir son album, voyage splendide des climats pianistiques de Lydia Domancich où s’entendent des ambiances de jazz, des souvenirs de Ravel, l’arrivée en Afrique annoncée par les percussions, magnifiée par la voix rayonnante d’Aïssata, qui chante et danse les paroles de ses ancêtres. C’est un vrai disque de jazz, parce que l’improvisation lui donne ses couleurs changeantes. Les continents se rapprochent, s’éloignent, dérivent en musique, comme une danse sur un tempo souple. On pourrait avoir installé un piano sur la place d’un village africain, avec un concertiste ayant envie de refaire sa vie, musicalement. Une vraie et belle rencontre.
Jazzman ... Un répertoire fragile et volontairement dépouillé d’effets ...
Afiavi ... Un trio comme on peut en rêver.
Open mag ... Une belle alchimie...
Gimini Music